Une nouvelle page s’ouvre pour l’Agence de développement municipal (Adm) avec l’arrivée, à sa tête, d’un expert chevronné, spécialisé en décentralisation et en développement des collectivités territoriales.

Docteur en économie et gouvernance des territoires, Mamouth Diop, qui a dirigé l’Agence régionale de développement (Ard) de Kaolack pendant plus d’une décennie, est un homme du sérail. En prenant service, le lundi 18 novembre, il entend insuffler à l’Adm une dynamique de travail sous le sceau du professionnalisme, de l’intégrité et de la performance.

Le développement territorial et l’économie sociale et solidaire n’ont pas de secret pour lui. Pendant plus de deux décennies, il a capitalisé une solide expérience dans ces domaines. Auréolé d’une véritable expertise en décentralisation et développement des collectivités territoriales et d’une compréhension approfondie des enjeux, Mamouth Diop arrive à la tête de l’Agence de développement municipal (Adm) au terme d’un très sélectif et compétitif processus d’appel à candidatures. Le successeur de Cheikh Issa Sall ne sera pas en terrain inconnu.

Avant de poser ses baluchons à l’Agence régionale de développement (Ard) de Kaolack, le natif de Koungheul, dans la région de Kaffrine, titulaire d’une maîtrise en sciences économiques, d’un Dea en économie rurale et d’un doctorat en économie du développement, il a travaillé à l’Isra, comme technicien supérieur en socioéconomie au Procordel (Programme concerté de recherche-développement en élevage en Afrique de l’Ouest). C’était entre 2002 et 2003. Puis, changement de cap. Il décroche un poste de gestionnaire de crédit rural dans le bassin arachidier, entre 2004 et 2006, pour le compte du Projet d’appui à l’élevage (Papel).

Fort de ces deux expériences fructueuses, il soumissionne, en 2007, pour le poste de responsable des activités économiques et générations de revenus à l’annonce, à l’Ard de Kaolack. « J’ai été retenu et cela m’a permis d’acquérir une expérience en décentralisation et développement économique local pendant trois ans (2007-2010). Cet amour de la décentralisation et du développement à la base a été consolidé avec la rencontre de plusieurs expertises à différentes échelles », explique-t-il.

Poursuivant sa trajectoire professionnelle, Mamouth Diop tente sa chance, en 2011, pour le poste de directeur de l’Ard de Kaolack par appel national à candidatures. Il décroche le jackpot. C’est le point de départ d’un long bail avec les acteurs territoriaux.

𝐔𝐧𝐞 𝐫𝐢𝐜𝐡𝐞 𝐞𝐱𝐩𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐫𝐞́𝐜𝐨𝐦𝐩𝐞𝐧𝐬𝐞́𝐞

Au fil des postes, ce travailleur hors pair étoffe des connaissances tous azimuts. Il mobilise ses compétences à travers divers ateliers et séminaires, en Afrique, aux États-Unis et en Europe. Titulaire d’un diplôme en coaching territorial à l’Académie africaine des collectivités locales (Alga) basée au Maroc, il a obtenu une vingtaine de certificats sur les thématiques de la gouvernance territoriale, de la planification territoriale, de l’économie du développement, de la migration, de l’économie sociale et solidaire et du financement du développement local. Dans son costume de directeur de l’Ard, il est devenu un docteur en économie du développement autour d’un thème de recherche sur le développement territorial. « C’est pour moi une marque assez distinctive qui soutient aussi un sentiment de satisfaction avec une expertise reconnue sur les plans national et international », se réjouit Dr Diop, également expert en coaching territorial continu.

Porté à la tête de l’Agence de développement municipal (Adm) au terme d’un très sélectif et compétitif processus d’appel à candidatures, le Dr Mamouth Diop estime que c’est une volonté divine qui a rejoint son engagement « atavique » d’occuper toujours des postures assez relevées. Une consécration également au regard de sa riche expérience en décentralisation et développement des collectivités territoriales. En effet, reconnaît l’expert, « après quatorze années de loyaux services au sein d’une Ard et directeur du Centre de coaching territorial de Kaolack, avec les plus hautes fonctions, c’est tout naturellement que mon histoire professionnelle me propulse vers d’autres horizons plus challengeants ».

Homme du sérail, Mamouth Diop ne sera pas en terrain inconnu à l’Adm. « C’est une suite logique dans une continuité institutionnelle. Dans l’absolu, il m’est loisible de constater le caractère hybride du positionnement de l’Adm. Ce qui ne donne pas une grande lisibilité en termes d’intervention, il faut y mettre un terme avec un positionnement clair et précis », indique-t-il. « Toutefois, il y a des principes de performance, de visibilité et d’inclusion qui doivent être arrimés au nouveau référentiel des politiques de développement, « Sénégal 2050 » auquel il faudra prêter une grande attention », relève-t-il. Et il ne fait aucun doute qu’il insufflera à cette structure une belle dynamique. « Ce sera une dynamique de travail sous le sceau du professionnalisme, de l’intégrité et de la performance dans les résultats marqués par une gestion et un management inclusif », précise-t-il.

Tout en rappelant que l’Adm est administrée par une assemblée générale dont la présidence est assurée par le président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), le nouveau directeur général assure que tout ce qui sera fait le sera en parfaite intelligence avec les décideurs institutionnels. « Et l’Adm va davantage marquer son territoire, par un apport très fécondant dans la mise en œuvre de la politique de décentralisation au Sénégal et dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement et de l’agenda national de transformation ». De même, indique Mamouth Diop, qui tend la main au personnel « pour ouvrir des chantiers plus ambitieux et plus transformateurs », une dynamique partenariale de grande envergure sera instaurée pour mobiliser plusieurs expertises, et les meilleures, dans la conduite des opérations.

Mohamed Habib Niasse, maire de Taïba Niassène et Vice-Président de l’Ams, dépeint le Dr Mamouth Diop comme « un homme ambitieux, avec de fortes convictions et en quête permanente de la perfection, le tout marqué par des qualités intrinsèques en matière managériale et de leadership avec une expérience avérée dans le champ de la décentralisation et du développement territorial ». Selon M. Niasse, le nouveau directeur général de l’Adm a de fortes convictions et croit au développement local, des territoires. « C’est dans son Adn. Dans le cadre du futur de l’Adm et du Pacasen, c’est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut pour permettre à ce programme de cette boite de mieux s’ouvrir et de s’élargir », assure-t-il.

𝐃𝐞́𝐟𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞́𝐬𝐮𝐥𝐭𝐚𝐭𝐬

Pour Ousmane Sow, directeur de l’Ard de Saint-Louis, cette promotion de Dr Diop est le reflet de son travail, mais aussi de son engagement constant au service du développement des territoires. « Ses grandes qualités de manager chevronné, combinées à son expertise dans le domaine de l’intelligence économique territoriale, seront un atout sûr pour porter encore plus haut le flambeau de l’Adm », fait-il savoir. À en croire M. Sow, il ne fait aucun doute que « sa vision stratégique, son sens aigu de l’analyse et sa capacité à inspirer et à motiver ses collaborateurs lui permettront de hisser l’Adm vers des performances encore plus remarquables au bonheur des municipalités ».

À l’aune des ambitions des plus hautes autorités qui misent dans la continuité de la politique de décentralisation, sur les pôles territoires pour impulser un développement endogène à partir des territoires, Mamouth Diop demeure convaincu que l’Adm doit jouer un rôle central. Et elle sera très attentive aux pulsions institutionnelles pour répondre aux attentes, en fonction de ses moyens technique, institutionnel et organisationnel, pour un mieux-être des citoyens. « C’est un impératif pour l’Adm de faire face aux défis notés dans la décentralisation et bien identifiés dans la vision « Sénégal 2050’’. L’Adm va s’ajuster et prendre en compte, dans l’élaboration de son nouveau Plan stratégique, les orientations de l’État et du ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires (Muctat) », indique Dr Mamouth Diop, profondément attaché à la production et à la transmission de connaissances.

En sa qualité d’enseignant-chercheur, il intervient particulièrement dans les universités publiques, où il dispense des cours dans des thématiques variées, notamment en ingénierie du développement territorial, en marketing territorial, en intelligence économique et territoriale, en planification du développement local, en économie territoriale, en coopération décentralisée et en développement économique local et communautaire.

Dr Mamouth Diop adore les excursions intellectuelles ; il y trouve de quoi nourrir ses recherches. Depuis une dizaine d’années, il participe à des conférences publiques et des manifestations scientifiques sur le développement, les politiques sectorielles et la gouvernance territoriale aussi bien au Sénégal qu’à l’international.

Sans jamais se départir de son exigence de rigueur scientifique, il a fait une grande partie de ses travaux de recherche sur des expériences vécues, de manière assez pratique, avec des préconisations managériales.

Défi de performance, de bonne gestion et de résultats…Les challenges sont nombreux pour le Dr Mamouth Diop. Et il compte bien les relever. Cela passera, selon lui, par un engagement et une participation à la mise en œuvre du nouveau modèle de développement du Sénégal (Sénégal 2050), surtout dans le volet décentralisation économique et prospective territoriale.

𝐏𝐚𝐫 𝐒𝐚𝐦𝐛𝐚 𝐎𝐮𝐦𝐚𝐫 𝐅𝐀𝐋𝐋